La redécouverte du Benjoin et son succès international
Le Papier d'Arménie, tel que nous le connaissons aujourd'hui, remonte à la fin du 19e siècle. Le chimiste français Auguste Ponsot, après un voyage en Arménie, découvrit une méthode locale de purification de l'air en brûlant du benjoin, une résine aromatique originaire de Malaisie, extraite des arbustes styrax.
De retour en France, Ponsot s'associa avec le pharmacien Henri Rivière pour perfectionner cette découverte. Ensemble, ils développèrent une méthode innovante pour utiliser le benjoin. D'abord, ils dissolvaient la résine dans de l'alcool à 90° et y ajoutaient quelques gouttes de parfum. Ensuite, ils faisaient tremper du papier buvard dans une solution saline (pour ralentir la combustion), avant de le plonger dans la solution alcoolisée, puis de le sécher et le durcir au four. Ainsi est né le Papier d'Arménie, un procédé de fabrication qui reste inchangé jusqu'à ce jour.
Leur invention connut rapidement un succès mondial. Le Papier d'Arménie remporta plusieurs prix internationaux et fut présenté à l'exposition universelle de 1889 à Paris, assurant sa renommée.
Utilisation et avantages du Papier d'Arménie
Pour utiliser correctement le Papier d'Arménie, détachez une lamelle du carnet, pliez-la en accordéon et chauffez-la doucement avec une flamme. Le Papier d'Arménie se consumera lentement, sans flamme, libérant progressivement son parfum aromatique et purifiant.
Aujourd'hui, le Papier d'Arménie est une alternative prisée aux désodorisants chimiques et à l'encens. Avec son arôme vanillé, il éloigne les insectes et masque les odeurs persistantes comme celles du tabac ou de la friture. Le benjoin est également réputé pour ses propriétés apaisantes et curatives, aidant à soulager les toux, l'asthme et favorisant la cicatrisation.
Une utilisation intéressante pour les amateurs de livres : placez une lamelle de Papier d'Arménie entre les pages de vos livres pour les imprégner d'un doux parfum vanillé, empêchant ainsi les odeurs de poussière.
Précautions et usage modéré
Bien que moins toxique que les désodorisants chimiques, le Papier d'Arménie dégage du monoxyde de carbone et du formaldéhyde lors de sa combustion. Il est donc conseillé de l'utiliser avec modération, à raison de 3 à 4 lamelles par semaine, dans des pièces bien ventilées.
En conclusion, le Papier d'Arménie est une solution historique et efficace pour désodoriser et purifier l'air, offrant une alternative écologique aux produits chimiques modernes tout en apportant une touche de parfum agréable à votre intérieur.