Qu'est-ce qu'un emballage réutilisable?
4 critères pour définir un emballage réutilisable

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CONTEXTE

Philosophie du ZD

La réutilisation s’inscrit dans la philosophie zéro déchet des 5 R : refus, réduction, réutilisation, recyclage et compostage. Prendre conscience que la réutilisation vient avant le recyclage est indispensable pour changer la manière de produire et consommer aujourd’hui. Cependant, en parallèle, il faut déjà travailler sur les 2 R de la sobriété : le refus de la consommation superflue et la réduction de sa consommation.

Refuse Reuse Recycle

Entre Refuse et Recycle, grand consommateur d'énergie, se trouve Reuse

Objectifs plus globaux

SDG 12.5 : consommation et production responsables – établir des modes de consommation et de production durables - D’ici à 2030, réduire considérablement la production de déchets par la prévention, la réduction, le recyclage et la réutilisation.


Réduction de l’impact CO2 : pour les transporteurs et les expéditeurs, l’utilisation d’emballages réutilisables constitue une diminution de leurs émissions de Scope 3.

LES 4 CRITERES INDISPENSABLES

Pour être qualifié de réutilisable, un emballage doit être réutilisé en pratique. Pour atteindre cet objectif, il faut donc imposer des conditions au-delà de l’emballage lui-même et considérer son usage complet. L’usage d’un emballage réutilisable doit répondre positivement à chacun des 4 critères suivants :

1. La conception

Le design de l’emballage doit permettre sa réutilisation un grand nombre de fois. Les matériaux doivent être durables dans tous les sens du terme. Ils doivent également être robustes pour l’utilisation prévue : notamment pouvoir résister aux traitements infligés par les transporteurs dans leurs pratiques habituelles (résister à l’écrasement et à une chute d’1m80). L’objectif est d’assurer un nombre élevé d’usages pour lequel il est destiné.

2. Le retour

Un retour doit être prévu et organisé. Un processus doit en effet être mis en place par l’expéditeur ou un tiers concerné pour assurer que l’emballage puisse dans les faits être réutilisé dans son but initial. Sans cette condition, l’emballage ne peut être qualifié de réutilisable. Par exemple : réutiliser une caisse en carton une deuxième fois dans un usage personnel ne qualifie pas cet emballage comme réutilisable. La réutilisation doit être la même que l’utilisation initiale et elle doit être prévue par le commerçant.

Mauvaise réutilisation de caisses en carton

3. Incitants et contrôles

Le processus de réutilisation doit être accompagné d’incitants et de contrôles de la réutilisation.

La réutilisation n’est actuellement pas la norme dans nos modes de fonctionnement. Promouvoir la réutilisation implique de changer les habitudes. Il est dès lors important que chaque schéma de réutilisation abaisse au maximum les barrières éventuelles et fournissent des incitants. La consigne telle qu’appliquée aux bouteilles de bière est un bon exemple d’incitant efficace et dédié. Certains systèmes utilisent des incitants plus légers tels que les bons de réduction. Ce sont cependant également des incitants à la surconsommation qui pourraient montrer une tolérance au greenwashing.
De même, il faut vérifier qu’un emballage prétendument réutilisable est réutilisé en pratique ; cela ne peut se faire qu’au moyen de contrôles et mesures. Le suivi digital et le track&trace sont de bons moyens de contrôle de la réutilisation effective de l’emballage. Les contrôles effectués devraient être traduits en indicateurs de performance qui permettent de vérifier la réutilisation de l’emballage et de confirmer son statut. Les indicateurs suivants constituent une liste minimale indispensable :

    • Le taux de réutilisation sur la durée de vie de l'emballage : 

Ce nombre de réutilisations doit être significatif et donc de plusieurs ordres de grandeur supérieur à l’alternative jetable. Dans ce cas, 2 n’est pas un nombre suffisant. Ce nombre doit obligatoirement être plus grand que le nombre minimum d’utilisations avant d’être meilleur pour l’environnement que l’alternative jetable. Selon notre expérience, un nombre minimum devrait se situer au-delà de 15.

    • Le taux de perte : 

Le nombre d’emballages qui ne reviennent pas chez l’expéditeur ou dans le circuit de réutilisation. Ceci montre toute l’importance des critères ci-dessus. Sans retour organisé, ni incitant et contrôle suffisants, le taux de perte rend l’option « réutilisable » parfois pire que l’option jetable. Un exemple connu est celui des bacs et sacs de courses ou de la gourde promotionnelle. Un taux de perte de moins de 5% nous semble un objectif raisonnable.

    • La fréquence de réutilisation : 

Un emballage circulant une fois par an pourrait être considéré comme non réutilisé puisqu’il impliquerait la production de beaucoup plus d’emballages pour assumer tous les envois. Une fréquence de 1/mois est un objectif raisonnable. Encore une fois, la valeur obtenue pour les critères ci-dessus va influencer la performance des emballages.

4. Evaluation scientifique

Le processus complet doit être évalué scientifiquement sur son impact environnemental relatif à l’utilisation d’un emballage jetable. C’est-à-dire qu’une analyse de cycle de vie scientifique et selon les normes en vigueur doit être disponible. Il est impératif que les hypothèses prises lors de l’analyse du cycle de vie soient confirmées dans les conditions réelles d’utilisation du produit. Dans ce cadre, le nombre minimum d’utilisations pour surpasser l’alternative jetable doit être connu. Avec des hypothèses sévères pour l’emballage réutilisable (par exemple, fort taux de dégradation de l’emballage réutilisable) l’analyse de cycle de vie doit indiquer une performance environnementale de l’emballage réutilisable bien meilleure que celle de son équivalent jetable. De cette manière, les écarts réels par rapport aux hypothèses ne remettent pas en cause le choix de l’emballage réutilisable.

LA STANDARDISATION

La standardisation est le meilleur moyen de stimuler l'adoption et donc de maximiser l’impact environnemental du type de produit qu’est l’emballage. Plus rapidement une standardisation se met en place de manière nationale puis européenne, moins grand sera l’impact environnemental global de ces produits. A titre d’exemple, les chargeurs de smartphone.
Ceci ne constitue pas une exigence pour qualifier un emballage de réutilisable mais c’est une considération importante pour le législateur. 

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